Damien Seguin fait souffler un vent d’inclusion sur le Vendée Globe

Silhouette lointaine d'un skippeur à bord d'un monocoque de course au large au large volant sur l'océan

Publié le samedi 9 novembre 2024

Notre fondateur, né sans main gauche, part à la conquête de son deuxième Vendée Globe, l’Everest des mers. Septième de l’édition 2020-2021, il emporte dans son sillage une vague pleine d’espoirs pour des millions de personnes en situation de handicap, visible ou invisible. Autour du monde, il va continuer à faire de sa différence une force. Et montrer, une fois de plus, que les rêves les plus fous sont à la portée de tous !

Des hommes et des femmes, de jeunes skippeurs talentueux et des loups de mer expérimentés, des marins valides et d’autres handicapés : tous réunis, sur la même ligne de départ, le dimanche 10 novembre, aux Sables d’Olonne. La voile - la course au large en particulier - montre ainsi, aux yeux du monde entier, qu’elle est un sport profondément inclusif ; que ce mot n’est ici pas galvaudé. Et le Vendée Globe, la vitrine de cette discipline, qu’il est un événement propice pour porter des messages forts, mettre en lumière des causes : personnes sans-abri, combattants face à la maladie, jeunes en situation de fragilité, porteurs de handicap… Cette année encore, personne ne restera à quai !

© Jean-Louis Carli
 

Impulser le changement et inspirer les gens

Il paraît aujourd’hui loin, le temps où Damien Seguin faisait des pieds et des mains pour s’inscrire à La Solitaire du Figaro, en vain*. "Avant, on me voyait comme un handicapé qui faisait de la voile. Maintenant, on me voit comme un marin avec un handicap, confie le skippeur de l’IMOCA Groupe Apicil. Le mot handicap n’est pas placé au même endroit dans la phrase et ça change tout." Le regard a changé, dans le monde de la voile et dans la société par ricochets ; en partie grâce à l’action de notre association - ou plutôt la sienne, celle qu’il a créée, de sa propre main, en 2005, pour faire voler en éclats les préjugés - mais surtout grâce à son talent et son abnégation. Damien peut aujourd’hui se retourner et mesurer le chemin parcouru. Il peut surtout en être fier. Car par-delà les horizons, le triple champion paralympique continue d’inspirer, à l’image du concurrent chinois Jingkun Xu, amputé d’un bras à l’âge de douze ans ; de susciter des vocations, aussi, comme chez notre Jeune Pousse, Gauthier Bril. Hémiplégique, ce dernier a été sacré vice-champion du monde handivoile, en 2022, et ambitionne aujourd’hui de participer à la Mini Transat 2027, dans le sillage de son idole.

Damien Seguin pose en compagnie de Jingkun Xu (à gauche) avant le départ du Vendée Globe 2024, aux Sables d'Olonne, et avec Gauthier Bril (à droite), sur le village de la Transat Jacques Vabre 2021, au Havre.
 

Le handicap met les voiles

C’est dans son sillage aussi, il y a quatre ans, entre deux confinements, qu'on a lancé "Mon Handicap met les Voiles", notre programme d’initiation à la voile handivalide. Depuis, plus de 500 personnes en situation de handicap - en majorité des jeunes - ont embarqué dans l’aventure et appris à naviguer. Qu’elle soit physique, mentale ou sensorielle, leur différence n’est pas un obstacle sur l’eau. À bord de leurs bateaux, parfois adaptés, ils sont libres et heureux ; comme Damien - alias Capitaine Crochet -, qui va (re)prendre son courage à une main pour relever ce défi de l’extrême. Un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, que seuls 113 autres marins ont à ce jour accompli. Une manière pour lui de prouver, à toutes et tous, que rien n’est impossible, même les exploits les plus inaccessibles !

* Un an après son premier titre de champion paralympique, en 2004, aux Jeux d’Athènes, Damien Seguin rêvait de participer à La Solitaire du Figaro, mais les organisateurs de l’époque lui ont barré la route. Le motif ? Son handicap. Sa main en moins. C’est alors qu’il crée Des Pieds et Des Mains, pour "faire voler en éclats les préjugés sur le handicap par une pratique mixte de la voile". Bientôt vingt ans plus tard, sa mission est accomplie. Haut la main !

Photo à la Une : Eloi Stichelbaut / polaRYSE
Textes : Jérémy Delaunay

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