Publié le vendredi 7 avril 2023
Les cinq candidats encore en lice pour prendre la barre du futur Mini 6.50 Des Pieds et Des Mains ont rendez-vous ce week-end, à La Turballe, pour la finale de la sélection organisée par l'association. Deux jours de navigation les attendent, en double puis en solitaire, avant le grand oral face au jury, dimanche matin. Avant de les voir prendre le large, nous leur avons tendu le micro...
Alix Jaekel, 34 ans, voilière :
"Je suis très excitée de pouvoir naviguer en étant coachée et examinée par Hervé et Greg (Hervé Aubry et Grégory Boyer-Gibaud). Quelle que soit l'issue de cette finale, je sais que je vais retenir plein de choses intéressantes pour la suite. Je prends ça comme une énorme chance, surtout en Mini 6.50. C'est la troisième fois seulement que je navigue sur ce support, mais je comprends déjà pourquoi on en devient vite accroc ! En solitaire, ça sera par contre une grande première pour moi, si j'excepte quelques navigations en laser, mais c'est clairement un objectif personnel : je veux me prouver que j'en suis capable. Je vais donc tout donner pour n'avoir aucun regret. Ceci dit, tout ce qui arrivera sera du bonus, car sur le plan sportif j'ai déjà beaucoup appris. Et sur le plan humain, c'est vraiment une super expérience. Les personnes réunies autour de ce projet sont toutes plus passionnantes et bienveillantes les unes que les autres, à commencer par les candidats. Alors je compte bien encore en profiter !"
Benoit David, 52 ans, éducateur sportif (handi, amputé d'une jambe) :
"Les deux jours passés ensemble à Pornichet, la semaine dernière, resteront gravés dans ma mémoire. Je garde notamment en tête cette image de la baie de la Baule, avec les cinq J/80 naviguant dans une belle brise. C'était magnifique ! J'ai aussi rencontré des personnes formidables, aussi bien les candidats, que le jury et bien sûr les membres de l'association Des Pieds et Des Mains. Aujourd'hui, à l'image de la mixité handivalide incarnée par ce projet et les candidats, j'aborde cette finale avec un double esprit : amical d'un côté et combattant de l'autre, avec la volonté de donner le meilleur de moi-même. Je n'ai jamais navigué en Mini 6.50, c'est donc une première pour moi. La navigation en solitaire, par contre, je connais et j'apprécie. J'ai souvent navigué en solo à bord d'un First 22, puis sur un Sun Fast 3200 ces dernières années. En Mini 6.50, ça va être une autre histoire... Mais je prends cette nouvelle expérience comme une chance et une occasion de prouver que, malgré le handicap, les barrières tombent les unes après les autres."
Benoît Debierre, 55 ans, moniteur de voile :
"J'ai pris beaucoup de plaisir lors de l'étape qualificative, avec de beaux moments de partages et de belles rencontres. Je retiens surtout ma navigation avec Benoit (David), mon partenaire unijambiste, dans des conditions soutenues. Il m'a époustouflé par son adaptation sur le bateau ! C'était une expérience hyper enrichissante. Je suis donc très heureux de le retrouver, ainsi que les trois autres candidats, à l'occasion de cette finale. C'est une compétition certes, mais qui se dispute dans un super état d'esprit. De mon côté, je suis bien sûr déterminé. Le fait d'être encore dans l'aventure et d'avoir l'opportunité de porter haut et fort les couleurs de l'association Des Pieds et Des Mains me donne une énergie incroyable qui va me permettre, je l'espère, d'aller jusqu'au bout. J'ai l'avantage d'avoir déjà vécu quelques expériences en Mini, notamment autour des Açores. Je vais essayer de m'en servir et surtout tout donner pour ne rien regretter. M'imaginer prendre la barre d'un tel bateau, au service d'une si belle cause, ce serait génial."
Corentin Zimmer, 37 ans, informaticien (handi, malformation des pieds et des mains) :
"Ma première rencontre avec un Mini 6.50, c'était il y a quelques semaines à peine, lors d'une régate d'entraînement. À bord, une amie m'a parlé de l'association Des Pieds et Des Mains, que je connaissais depuis le dernier Vendée Globe, au travers de Damien Seguin. Elle m'a dit que l'association recherchait un skippeur pour courir la Mini Transat 2025. Ni une ni deux, j'ai donc postulé ! Et le moins que je puisse dire, c'est que je ne regrette pas d'avoir tenté ma chance. Lorsqu'on m'a appelé pour me dire que j'étais retenu pour la finale, j'ai éclaté de joie. Je venais de passer deux jours riches en émotions à Pornichet, dans une ambiance bienveillante entre candidats, et là on me dit que l'aventure se poursuit pour moi, peut-être l'un des moins "régateux" de la bande. Depuis ce coup de fil, je suis à fond. Ce projet devient de plus en plus une évidence pour moi, alors je me projette déjà... Ça fait une semaine que je regarde des vidéos de Mini par dizaines sur YouTube, en me disant : et si c'était mon tour maintenant ? J'aborde donc cette finale en mode guerrier, parce que je veux aller au bout !"
Pierre-Louis Ramée, 33 ans, technicien composite :
"On a vécu deux superbes journées de navigation à Pornichet et je suis sûr qu'il en sera de même à La Turballe pour cette finale ! Je suis plein de motivation et d'envie, mais aussi curieux de découvrir davantage le Mini 6.50. C'est un support sur lequel j'ai déjà fait un convoyage entre les Sables-d'Olonne et Lorient, de nuit, en double. C'est un souvenir magique. Samedi, ça sera en "faux solo", mais je n'ai pas d'appréhension particulière, je suis surtout très impatient ! Je vais essayer de me servir de mon expérience pour relever ce challenge. Je navigue règulièrement seul pendant les vacances, sur le bateau familial ou à bord de bateaux de régate. En tout cas, la perspective de traverser l'océan Atlantique, en 2025, sous les couleurs de l'association Des Pieds et Des Mains, avec plein de personnes handi et valides dans mon sillage, me fait toujours autant rêver. C'est un projet unique."
Crédit photos : Bruno Bouvry